jeudi 10 mai 2007

Une Attaque de l'Iran se précise. Position de la France: une inconnue.


The Daily Telegraph, mercredi16 mai 2007

"Nous devons attaquer l'Iran avant qu'ils n'aient la bombe"

Par Toby Harnden, à Washington


L'ancien ambassadeur américain à l'ONU, John Bolton a déclaré hier que l'Iran devait être attaqué avant qu'il développe des armes nucléaires.

John Bolton, qui entretient toujours des liens étroits avec l'administration Bush, a affirmé au Daily Telegraph que l'Union Européenne devait « prendre (le problème Iranien) plus au sérieux » et reconnaître que sa médiation pour arrêter le programme d'enrichissement iranien avait échoué.

« Ils font des progrès et notre temps est limité », a-t-il ajouté, mentionnant une intervention militaire pour détruire des sites nucléaires.

"S'il faut choisir entre un Iran nucléarisé et le recours à la force, je pense que nous devons considérer l'usage de la force".

En privé, le president George W. Bush dénomme Mahmoud Ahmadinejad « un Adolf Hitler du 21ème siècle » et Mr Bolton, qui reste un proche allié du Vice President Dick Cheney, a dit que le leader iranien représentait une menace similaire.

Mais Mr Bolton a reconnu qu'une intervention militaire avait de nombreux inconvénients et pourrait échouer. "C'est très risqué en ce qui concerne le prix du pétrole, risqué car vous pourriez, disons, détruire leur capacité d'enrichissement à Natanz, et ils pourraient avoir des capacités d'enrichissement ailleurs que vous ignorez »

"Imaginez ce que ce serait avec un Iran nucléarisé. Imaginez l'influence que l'Iran pourrait avoir sur toute la région. »

Mr Bolton, un défenseur de premier plan de la guerre d'Irak, a insisté que le renversement de Saddam Hussein avait été une bonne chose et que les échecs ultérieurs ne signifiaient pas qu'une intervention militaire contre des états 'voyoux' ne devrait pas être considérée à nouveau.

"Le régime lui-même était la menace, et nous avons traité la menace. Maintenant, ce que nous avons fait par la suite n'a pas marché aussi bien. Cela ne me fait pas conclure que, par conséquent, vous ne renversez pas les régimes qui posent problème.

Bien que l'administration Bush se soit quelque peut distancée des vues des faucons Bolton et Cheney, John Bolton a conservé toute son influence et Mr Bush reste déterminé à ne pas laisser l'Iran acquérir des armes nucléaires.

Le Pentagone a envisagé des plans pour une intervention militaire et certains officiels de haut rang à la Maison Blanche partagent le point de vue de Mr Bolton.


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'John Bolton a tord sur l'Iran'

Par Doug Shaw, Université de Georgetown


Le 16 mai 2007, '
Global Security Newswire' reporte que John Bolton a récemment déclaré “S'il faut choisir entre l'usage de la force et un [Iran] persistant [vers une bombe nucléaire], je pense qu'on en est au stade d'un Hitler marchant sur la Rhénanie”

(NDLR: http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9armement_sous_le_IIIe_Reich#La_r.C3.A9occupation_de_la_Rh.C3.A9nani)

L'Iran déclare ne pas chercher à développer des armes nucléaires et n'a pas non plus expulsé les inspecteurs internationaux ni abrogé leur engagement au NPT (Traité de Non Prolifération), ce qui constituerait des actions non-violentes et compatibles avec leurs droits légaux internationaux plus provocatrices que le simple non-respect de certaines de leurs obligations.

Que l'Iran cherche à se doter d'une arme nucléaire ou non, des estimations fiables suggèrent qu'ils sont encore à plusieurs années d'en acquérir une. De plus, une frappe militaire préventive n'est pas une manière efficace ni sûre de prévenir l'acquisition de l'arme atomique par l'Iran. “Loin de retarder le programme nucléaire iranien, une attaque militaire pourrait créer les conditions politiques par lesquelles l'Iran pourraît accélérer son programme nucléaire”, conclut le physicien Frank Barnaby dans une rapport intitulé “Would Air Strikes Work?” (Des frappes aériennes marcheraient-elles?) et remis à l'Oxford Research Group en Mars 2007. (...)


D'autre part, une attaque de l'Iran aurait des conséquences dramatiques en termes de vies humaines et de santé publique.


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Quelle serait l'attitude de la France dans l'éventualité d'un attaque de l'Iran?


Suite au discours de Nicolas Sarkozy, lors d'une cérémonie le mercredi 16 mai, sur le "sacrifice suprême", certains se sont déjà posés la question.

"Si j'ai tenu à faire ici ma première commémoration en tant que président", a-t-il ensuite expliqué, "c'est parce que je crois qu'il est essentiel d'expliquer à nos enfants ce qu'est un jeune Français, à travers le sacrifice de quelques-uns,
l'anonyme grandeur d'un homme qui se donne à cause plus grande que lui". "Un jeune homme de 17 ans qui donne sa vie à la France, c'est un exemple non pas du passé mais pour l'avenir", a-t-il ajouté. PARIS (AFP), mercredi 16 mai 2007.

D'autant que Bernard Kouchner, possible ministre des affaires étrangères a été le seul homme de gauche à avoir clairement approuvé et soutenu l'invasion de l'Irak en 2003. Sa nomination serait-elle un moyen de nous faire avaler la pilule de cette possible guerre?

Voir ce lien:

L'attitude de Mr. Sarkozy sur l'invasion de l'Irak et sa rencontre avec G. W. Bush

Source: Archives de l'Institut International d'Etudes Stratégiques


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Attentes Américaines

PARIS (AP) – Les Etats-Unis espèrent une coopération plus étroite avec la France sous la présidence de Nicolas Sarkozy, notamment sur le dossier de la stabilisation de l'Irak, a déclaré le secrétaire d'Etat adjoint John Negroponte lors d'une visite à Paris mercredi.

"Il est temps pour nous de nous associer plus étroitement", a-t-il dit, citant l'Afghanistan, le Liban et Haïti comme des exemples de coopération déjà fructueuse entre les deux pays. "Nous avons l'intention de travailler plus étroitement avec la nouvelle direction en France, dans un esprit de franchise, de respect et de coopération."

"Nous espérons travailler avec le gouvernement français pour trouver les moyens de soutenir l'Irak à l'avenir", a également indiqué le N° 2 du département d'Etat, présent à Paris pour une réunion de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE).

Il a noté que son déplacement intervenait à un "moment-clé" pour la France alors que Nicolas Sarkozy prenait ses fonctions à l'Elysée, succédant à Jacques Chirac. Les relations entre Washington et Paris se sont dégradées sous la présidence de M. Chirac, qui s'était opposé à la guerre en Irak.

Le soir de sa victoire à la présidentielle, le 6 mai, M. Sarkozy, qui ne cache pas son admiration pour les Etats-Unis, avait promis à "nos amis américains" que la France serait "toujours à leurs côtés quand ils auront besoin d'elle". AP


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Déclarations européennes

Selon une source diplomatique européenne, les alliés des Etats-Unis dans les négociations sur le programme nucléaire iranien commencent à se poser des questions sur l'utilité des sanctions. Si cette stratégie ne donne pas de résultat à l'automne, "il va falloir se demander ce qu'on va faire", a indiqué ce diplomate sous le couvert de l'anonymat, sans exclure une option militaire. WASHINGTON (AFP), jeudi 17 mai 2007, 19h26



Lire aussi:

L'attitude de Mr. Sarkozy sur l'invasion de l'Irak et sa rencontre avec G. W. Bush

La véritable prise de position de Sarkozy au moment du conflit.

Le risque d'une guerre contre l'Iran est-il réel?

Des bruits de bottes se font déjà entendre aux Etats-Unis.


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